… Julien Nadiras, vingt ans, fait indiscutablement partie des accros-top-bloqueurs qui débarquent à donf dans le paysage de la grimpe du troisième millénaire avec, comme toute nouvelle génération l'envie folle de bousculer les idées reçues.
Ce qui en fait un personnage idéal pour inaugurer cette nouvelle rubrique.

Il confirme de manière éclatatante deux nouveautés : primo, le bloc ne serait pas l'appanage des grands ( de plus en plus grands ?) gabarits, comme l'envergure des Nicole, Lokost et autres Sharma pourraient le laisser supposer. Ensuite les blocs réputés morpho ne seraient qu'une vue de l'esprit.

Présentation du p'tit gars

Julien Nadiras alias "Juju"
20 ans Etudiant en Deug de Maths Physique ; aspire à devenir prof, because, la gestion du temps libre entre autres.
1m69, entre 65 et 68 kgs
Signe particulier : grimpe dynamique voir électrique.

 

Ton objectif en bloc ?

Clair, c'est le plaisir avant tout et aller le plus haut possible sur les traces des gens comme Fred Nicole ou Klem Loskot. Partir, grimper, s'éclater et essayer de faire péter les standards.

La compet ?
Bof, j'aime trop être dehors pour ça et puis je suis bien trop anxieux.

Les voyages
C'est la base, ça me travaille vraiment, partir, les potes, les nouveaux blocs et plein plein de plaisir à dénicher puis brosser de nouveaux problèmes.

D'autres grimpeurs dans la même mouvance ?
Je pense à Olivier Lebreton mais aussi plein d'autres potes avec qui j'aime partir, quel que soit le niveau et avec qui on va s'éclater.

Question libre
Le bloc c'est l'avenir de l'escalade selon moi car c'est la source, là où tout a commencé. On est tellement loin de l'entraînement d'autres sports comme la gym, qu'on va pouvoir pousser encore très loin j'en suis sûr. Et puis c'est ludique et sans contrainte. Le fun absolu.

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Boissy aux Cailles

Se rendre à Boissy :

De Milly > Le Vaudoué > Boissy aux Cailles > Eglise > Cimetière > Suivre le chemin à droite environ 500 m jusqu'à un abreuvoir sur la droite. Monter 2 mn à droite. Vous y êtes...

 

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Pas mal, la voiture de Juju
Son état d'esprit n'est pas sans rappeler des grimpeurs comme Didier Raboutou et Robyn Erbesfield qui ont fait trembler la planète compétition du haut de leur modeste gabarit ou encore des falaisistes comme Raphael Cabane ou Axel Franco sans oublier en bloc le célébrissime "golden feet" Philippe Le Denmat qui a porté haut et fort les couleurs du bloc.

Juju, qu'est ce qui te guronse dans un problème de bloc ?

D'abord la ligne, ensuite l'ampleur. De préférence au delà de la verticale (comprenez plafond) et si c'est dur en plus alors c'est dément.

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Comment l'abordes tu ?

Je regarde les prises, parfois longtemps. S'il est déjà réalisé avec une méthode qui visiblement ne me convient pas, je cherche la mienne en brossant des prises intermédiaires ou différentes que d'autres n'auraient pas vues. Si la ligne est vraiment folle alors je peux y passer du temps car c'est une démarche personnelle super excitante. On ne suit pas les traces, on les fait.

Tes limites ?
Sans doute je ne suis pas encore au top psychologiquement ; je sens bien si les blocs sont longs que la pression que je me mets quand je suis tout proche de les faire me joue des tours.

La falaise ?
Depuis mes quinze mètres de chute au sol avec des vertèbres démolies et la moelle touchée, ça me branche plus du tout. Et puis, j'adore l'explosif.

Le business ?
Ca fait avancer le sport je crois, car si on a un peu d'argent on peut voyager et augmenter le niveau absolu. Pour l'instant j'ai la confiance de Beal, de Five ten et de la salle Antrebloc.

Mes plus belles croix
Mon premier 7a l'abattoir, un sacré palier.
La barrière du 8a avec C'était demain car c'est un cap, celui où l'on entre dans un nouveau monde.
Un intense souvenir, Miséricorde 8a, grand par l'engagement ; une pure ligne
Une grande journée, celle où j'ai réalisé deux 8a+ dans la même séance, la directe de la Mée et total éclipse.
Dément parfois de se sentir inarrachable, alors que d'autres fois ……c'est pas la même chose.
Et puis pour le vraiment très dur, Fat Man après quatre mois de travail.
Le jour J j'ai eu l'impression que c'était rando. La magie de l'apprentissage en bloc.
Enfin, Mad Max 8b/8b+ et une galère infernale pour enchaîner ces vingt mouvements.
Ce jour là quelle libération!

 

Textes et interviews de Jacky Godoffe

 

 

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#6

Février 2001

 

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